Pour beaucoup, Noël est la plus belle période de l’année. Comme il fait vite froid et sombre sous nos latitudes nordiques, on aime allumer des bougies, préparer des biscuits et fredonner des chants de Noël.
Tant sur le continent que sur les îles grecques, il existe des dizaines de traditions différentes selon les régions, mêlant coutumes chrétiennes et grecques anciennes. Bien que de nombreuses traditions soient aujourd’hui présentes dans d’autres pays, vous découvrirez lors de votre voyage en Grèce que les coutumes grecques d’antan sont encore très répandues.
Dans cet article, nous vous présentons 7 traditions à ne pas manquer si vous voyagez en Grèce à la période de Noël.
Au lieu du sapin de Noël, les Grecs ont pendant longtemps décoré exclusivement des bateaux en bois avec des lumières. Mais pour quelle raison ?
La Grèce a toujours été une terre de marins et possède un patrimoine maritime précieux. Dans le passé, les marins devaient souvent attendre des mois sur les navires. Leurs enfants, restés à la maison, construisaient leurs propres jouets, qui étaient généralement de petits bateaux en bois. Le bateau symbolise le désir et l’impatience des enfants d’être réunis avec leurs proches, mais aussi leur amour de la mer.
Le sapin de Noël est arrivé beaucoup plus tard dans ce pays méditerranéen. Coutume allemande et scandinave à l’origine, la tradition de la décoration du sapin de Noël a été introduite en Grèce en 1833, lorsque le prince Otto de Bavière, qui dirigeait alors le pays, a décoré le premier arbre de Noël dans son palais de Nauplie. Après cela, les arbres de Noël n’étaient d’abord visibles que dans les foyers les plus aisés. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que la coutume s’est de plus en plus répandue.
Les bateaux décorés sont toujours le symbole de fête le plus traditionnel en Grèce. Ils sont installés sur les places principales des villes en l’honneur de Saint-Nicolas, le saint patron des marins. Dans les ménages grecs, il est courant de décorer un voilier en modèle réduit.
Bateau de Noël - source : Dimitris Siskopoulos sur Flickr
Saint Vassilios est aux enfants grecs ce que le Père Noël est aux enfants français. Il est le saint patron des enfants et le gardien de la navigation. Vassilios vivait au IVe siècle ap. J.-C. dans la ville de Caesarea en tant qu’évêque et était considéré comme particulièrement charitable et serviable.
Le jour de sa fête, le 1er janvier, les enfants reçoivent leurs cadeaux de Noël. En outre, on prépare en son honneur un gâteau spécial appelé vasilopita, dans lequel une pièce de monnaie est cachée. Au début de la nouvelle année, on coupe ce gâteau et on distribue ensuite toutes les parts aux membres de la famille. On dit que la personne qui reçoit la pièce (gouri) aura beaucoup de chance pour cette nouvelle année.
La coutume du vasilopita provient d'une légende : au IVe siècle de notre ère, le pays était sous domination romaine. Les habitants étaient contraints de payer des impôts énormes au préteur et la plupart ne pouvaient pas rassembler de telles sommes, se retrouvant ainsi dans des situations désespérées. C’est pourquoi Vassilios s’est adressé aux riches du pays pour leur demander de soutenir leurs concitoyens pauvres. Les riches donnaient de l’argent et des bijoux à l’évêque afin qu’il puisse payer la dette fiscale des citoyens. Le préteur fut si ému par cet acte qu’il renonça à l’impôt et rendit à l’évêque tous les objets de valeur et l’argent. L’ennui est qu’il n’était plus possible de savoir à qui appartenaient ces biens, Vassilios a alors fait préparer des pains sucrés recelant les bijoux et l’argent. De cette façon, il a distribué l’argent aux pauvres du pays et est finalement devenu le porteur de cadeaux pour les enfants.
Vasilopita - source : canva
Noël est la fête préférée des enfants, aussi bien pour les cadeaux offerts par Saint Vassilios que pour les nombreuses activités festives.
À la veille de Noël, les sonnettes des maisons de tout le pays retentissent dès 7 h du matin. Des groupes d’enfants tenant de petits triangles en métal et des tambours à la main attendent devant la porte afin de chanter des airs de Noël traditionnels (kalanta). Ils commencent généralement par le récit de la naissance du Christ, suivi de louanges pour le foyer, et se terminent lorsque les enfants demandent un cadeau symbolique. Outre une petite somme d’argent, les maîtres de maison offrent généralement une friandise aux enfants.
L’une des traditions les plus curieuses est celle des Kalikantzaroi. Il s’agit de petites créatures malfaisantes dont le but est de rendre la vie des humains aussi difficile que possible. Selon un ancien mythe, les Kalikantzaroi vivent sous terre et remontent à la surface pendant les 12 jours de Noël, entre le 25 décembre et le 6 janvier.
Bien qu’ils ne se ressemblent pas, les Kallikantzaroi ont une caractéristique commune : leur apparence est particulièrement laide. Ils sont représentés sous différentes formes, par exemple avec des pattes de cheval ou de sanglier et de longues queues. D’autres les imaginent petits et malodorants, ou encore grands, noirs et poilus.
Les Kalikantzaroi sont des créatures de la nuit. C’est pour cette raison qu’ils sont condamnés à vivre sous terre. Tout au long de l’année, ils scient l’arbre de vie qui soutient le monde. Cependant, à Noël, lorsque le sciage est presque terminé, ils décident de rendre visite aux gens, de s’amuser et de leur jouer toutes sortes de farces. Ils sautent de toit en toit et tentent également de s’introduire dans les maisons par la cheminée pour y voler de la bonne nourriture et des friandises dans la cuisine.
Kalikantzaroi - source : Katolophyromai, via Wikimedia Commons
De leur côté, les humains font de leur mieux pour les repousser. Il y a plusieurs façons de se protéger des Kalikantzaroi. On dit que ces monstres ont peur du feu, de la lumière et du signe de croix. On peut aussi les tenir éloignés des maisons en aspergeant les fenêtres et les portes d’huile et de vin, ou en suspendant un gros oignon.
Le jour de l’Épiphanie, le 6 janvier, ces êtres maléfiques sont renvoyés dans la clandestinité avec de l’eau bénite. Lorsqu’ils voient que l’arbre de vie s’est remis, ils doivent recommencer à scier jusqu’au prochain Noël.
Le jour de Noël, on cuit un pain spécial appelé christopsomo. Son « ornement » indispensable est la croix, incisée dans la pâte avant la cuisson. Le pain du Christ est considéré comme une tradition sacrée dans de nombreuses maisons grecques orthodoxes, et le soin avec lequel il est préparé est censé apporter la bonne santé au foyer pour l'année à venir. C’est pourquoi seuls les meilleurs ingrédients, les plus purs exclusivement, sont utilisés. On y ajoute parfois des figues, des oranges et des mastiihi (une résine de pin séchée) et on peut aussi le servir avec du miel.
christopsomo - source : Jason Hollinger, via Wikimedia Commons
Avez-vous déjà goûté au miel grec ? Si c’est le cas, vous ne pourrez pas résister au plaisir de la traditionnelle pâtisserie de Noël : les melomakarona. En général, ces biscuits sont fabriqués à partir de farine, de semoule, de jus d’orange et d’huile. Ils sont ensuite arrosés de sirop de miel, qui symbolisait la prospérité dans l’Antiquité. Enfin, ils sont garnis de morceaux de noix de différentes tailles.
melomakarona - source : canva
Les kourabiedes sont également une friandise associée à Noël. Il semblerait qu'ils soient originaires du Proche-Orient. Traditionnellement, ils sont consommés dans toute la Grèce à la période Noël. Dans certaines régions, ils sont préparés pour d’autres occasions dans l’année. Les kourabiedes sont fabriqués à partir de beurre, de farine, de sucre et d’amandes. Après la cuisson, ils sont saupoudrés d’une grande quantité de sucre glace pour rappeler les sommets enneigés. Ces biscuits de Noël populaires sont un vrai régal, un incontournable de votre voyage !
Kourabiedes - source : canva
Quelle que soit la destination de votre voyage en Grèce, chaque région réserve son lot de traditions de Noël à tous les visiteurs. Chez Grekaventura, vous trouverez toutes les informations sur les plus beaux endroits et les traditions du pays.