Si le vin grec est porté aux louanges dans les pays francophones, peu de gens savent que les liqueurs et les spiritueux grecs sont les véritables boissons vedettes. Les distillats du pays ont une longue tradition qui remonte à l’époque byzantine et à la période de la domination vénitienne.
Aujourd’hui, les distilleries grecques possèdent un très grand savoir-faire dans la production des alcools les plus fins. Dans cet article, nous vous présentons huit boissons typiquement grecques que vous devez absolument goûter lors de votre voyage en Grèce.
L’ouzo : l’apéritif traditionnel à l’anis
Commençons par la boisson la plus traditionnelle et la plus connue de Grèce : l’ouzo. Ce spiritueux ardent au goût anisé et aux notes légères de cardamome, de clou de girofle et de réglisse fait l’unanimité auprès des Grecs et des visiteurs de la Grèce. Il est principalement fabriqué à partir de raisins, d’anis, d’alcool et de sucre. L’ouzo peut être bu pur, avec des glaçons ou avec un peu d’eau pour le troubler et atténuer la distillation à 50 degrés (!) que peuvent atteindre certaines variétés.
Bien que cette boisson traditionnelle soit souvent consommée en apéritif, les Grecs la dégustent également en fin d’un repas, dans les ouzerís (débits de boissons spécialisés dans la vente d’ouzo) disséminés dans les villes du pays. Par ailleurs, l’ouzo est généralement consommé lors des réunions de famille, des mariages et des baptêmes. Certains Grecs l’utilisent même comme remède traditionnel en le frottant sur les articulations douloureuses.
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Tout comme sa couleur, les origines de l’ouzo sont un peu troubles. La boisson serait apparue au début du XIXe siècle à Tyrnavos, une ville du nord-est de la Grèce. Certains affirment cependant que l’ouzo a été inventé sur l’île de Lesbos, où se trouve aujourd’hui la majeure partie de la production.
Une chose reste sûre : si vous faites un circuit en Grèce, vous devez absolument goûter à cette eau-de-vie anisée traditionnelle.
Le metaxa : un noble héros de l’exportation
Le metaxá est souvent décrit comme une sorte de cognac ou d’eau-de-vie grecque. Il s’agit toutefois d’un spiritueux unique, de couleur ambrée, élaboré à partir d’un mélange puissant d’eau-de-vie, d’épices et de vin de différents cépages. Pour arrondir le goût, des arômes de rose, de laurier et de cannelle y sont parfois ajoutés.
Le nom de ce délice vient de son créateur, Spyros Metaxa, né en 1848 et descendant d’une famille de marchands de soie en Grèce. Aventurier et grand voyageur, il a découvert des spiritueux et des vins du monde entier jusqu’à ce qu’il décide, en 1888, de fonder sa propre entreprise et de créer ce subtil distillat.
Aujourd’hui, le metaxa s’exporte dans plus de 60 pays et il existe cinq variantes en fonction des années de maturation du mélange : 3 étoiles, 5 étoiles, 7 étoiles, 12 étoiles et Garantie (dont les bouteilles ont été laissées au repos pendant 30 ans).
Le retsina, un vin résiné
Il y a deux informations à retenir à propos de ce vin grec : il a inspiré un tube allemand et il est particulièrement varié et intéressant. Parmi les vins produits en Grèce, le retsina, un vin blanc ou rosé auquel on ajoute une touche de résine lors de la fermentation, ce qui lui confère un goût singulier, se distingue des autres boissons.
On pense que le retsina est apparu il y a environ 3 000 ans, lorsque la résine de pin était utilisée pour empêcher l’air de pénétrer dans les récipients en argile dans lesquels le vin était conservé. C’est ainsi que les Grecs ont commencé à appliquer de la résine à l’intérieur des récipients, ce qui permettait non seulement de conserver le vin plus longtemps, tout en lui donnant un arôme et un goût particuliers.
Notre conseil : dégustez un verre de retsina bien frais, de préférence avec du poisson, des fruits de mer, du fromage et des hors-d’œuvre.
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Le raki ou le tsikouda : un plaisir hautement alcoolisé !
Cette boisson typique de l’île de Crète est produite à partir du moût, c’est-à-dire des restes de raisins qui subsistent après la vinification. Après avoir pressé les raisins, les peaux et les tiges sont placées dans des fûts pour les laisser fermenter. Une fois la fermentation terminée, l’alcool extrait de ces cuves est distillé. Le processus se fait sur deux à trois distillations, effectuées lentement afin que le produit final conserve son arôme et son goût.
Résultat ? Un délicieux spiritueux clair (45-65 % d’alcool) qui ressemble à la grappa italienne et à l’aguardiente espagnol et portugais. Les Crétois adorent servir un raki comme symbole de bienvenue ou d’amitié à leurs invités.
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Le mastiha de Chios : le chouchou de l’île
Le mastiha est en fait une résine qui provient d’un petit arbuste à feuillage persistant, le lentisque, également appelé pistachier sauvage. La liqueur est obtenue à partir des gouttes de résine naturelle qui tombent des incisions superficielles dans les troncs. Dans sa sécrétion se dégage une sorte de liquide collant et transparent qui se solidifie au bout de 14 à 20 jours. Le produit solidifié est collecté et transformé par les producteurs afin d’obtenir le mastiha naturel de Chios, dont est extraite une large gamme de produits de qualité, dont la liqueur du même nom.
Pour produire la liqueur de mastiha à 30 °, la résine est distillée avec de l’alcool et de l’eau. Il s’agit d’un produit purement naturel qui contient une variété exceptionnelle d’ingrédients aromatiques. Ce produit raffiné et aux multiples facettes présente des arômes doux et floraux qui se prolongent dans une longue finale au léger goût de concombre.
Le mastiha se sert frais ou à température ambiante avec des glaçons. Il est préférable de le déguster comme digestif après un repas, par petites gorgées.
Petite astuce : cette liqueur peut également être utilisée pour assaisonner les plats de poisson.
Le tentoura : le champion aromatique aux épices
Le tentoura (en grec τεντούρα) ou tintura, du mot italien pour dire teinture, est une liqueur traditionnellement produite dans la ville grecque de Patras depuis le XVe siècle. Elle contient de l’alcool, de l’eau, du sucre et des essences fermentées de différentes épices, comme la cannelle, la noix de muscade ou le clou de girofle. Ces ingrédients confèrent également à la boisson sa couleur caractéristique : un rouge orangé très foncé.
La plupart du temps, le tentoura est servi frais et dans un petit verre. On peut le boire pur ou avec de la glace pilée, par exemple après un repas comme digestif. Il peut aussi être ajouté à un espresso : on obtient alors un corretto.
La Grèce est un paradis pour les amateurs de boissons, ne manquez donc pas ces boissons typiques lors de votre voyage en Grèce. Mais même si vous préférez vous passer d’alcool, les Grecs ont la boisson qu’il vous faut.
Le café grec : un coup de fouet riche en sucre
Le café grec ou elinikó est fabriqué à partir de café moulu, préparé dans une petite marmite (briki) dans laquelle on fait bouillir simultanément de l’eau, du café et du sucre. Lorsque vous commandez un café, vous devez préciser si vous le souhaitez sketos (sans sucre), metrios (avec autant de sucre que le café) ou glikós (avec deux fois plus de sucre que le café).
Par ailleurs, on peut boire le café typiquement grec avec ou sans kaimaki. Il s’agit d’une sorte de mousse de café qui se forme selon que le café est préparé à feu doux ou à feu vif.
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